passage du Canal de Panama

21 et 22/2/2015 : passage du Canal de Panama
Pendant une bonne semaine passée à Colon à remettre le cata en forme et le remplir de vivres (+ de 10 charrettes) pour 3 mois (nous n’aurons plus de supermarchés avant Tahiti !), nous faisons les multiples formalités nécessaires au passage du Canal. Un « measurer » vient contrôler notre LJ pendant une heure ; Erick, notre agent, s’occupe d’un tas de paperasses, nous procure pare-battages et amarres supplémentaires et nous fait un briefing extensif sur ce qui nous attend ! Nicole et Alice montrent déjà des signes d’inquiétude.
Le capitaine va se faire réparer une dent cassée chez une dentiste aussi efficace qu’obèse.
Le Canal de Panama a laissé passer son premier bateau en 1914 et en 100 ans a fonctionné sans faille 24/24 et 7/7 ! Comme je suis émerveillé par une telle fiabilité, Nicole me conseille d’arrêter de m’extasier car elle pense qu’à cause de moi, il connaitra sa première panne avec nous dedans !
Fait peu connu : après que les Français sous la direction de Ferdinand de Lesseps (oui celui du Canal de Suez) aient échoué et perdu 22.000 travailleurs de maladie et dans des glissements de terrain dans ce travail gigantesque démarré en 1880, les Américains reprennent les choses en main. Sous la direction de l’ingénieur en chef George Goethals (oui, un Flamand) ils ont l’idée géniale de construire un barrage sur une rivière, créant un grand lac, le lac Gatun, ce qui réduit considérablement la longueur (80 km) du Canal à creuser.
Le samedi 21/2 à 17h, nous prenons notre « advisor » à bord et nous présentons devant les premières 3 écluses montantes, les Gatuns. Là, nous attachons de chaque côté de LJ un monocoque pour former un « nest » qui va passer derrière un grand cargo dans l’écluse qui a 33m de large sur 300m de long. La direction du Canal oblige chaque navire d’avoir à bord un « advisor », ou au-dessus de 65 pieds un « pilote », ainsi que 4 « line handlers » pour stabiliser le bateau lors des remous provoqués par les 100.000 tonnes d’eau qui s’engouffrent dans les écluses en 15 minutes ! Nous avons heureusement nos amis Luc, Martine et Didier avec nous ce qui crée une atmosphère gaie entretenue par notre couple Italien qui soigne pour rafraichissements et snacks. Notre « nest » monte les 3 écluses sans problèmes à la tombée du jour et nous passons la nuit amarrés à une bouée sur le Lac Gatun.
Le lendemain matin après le petit déjeuner pris a 6.30h du matin un nouvel « advisor » vient passer le dimanche avec nous. Nous traversons le lac au moteur dans une vraie jungle avec singes hurleurs et crocodiles sur les plages pour descendre vers le Pacifique dans l’écluse Piedro Miguel et les 2 Miraflores. Grace aux webcams installés au-dessus des écluses nous pouvons faire un coucou à la sœur et la tante de Nicole ainsi qu’à Zus qui a pris des screen shots que vous trouverez dans la section photos. A 15h, nous voyons le skyline de Panama City et disons adieu à notre « advisor » Larry.
Un grand moment : le Pacifique s’ouvre à nous : une barrière psychologique importante parce que nous avons passé le « point of no return » et devons faire le tour du monde pour rentrer chez nous !
Cout du passage pour LJ : 2.000$, un cargo Panamax paie 250.000$ !
Nous visitons Panama City et notre « fashion addict » Nicole en manque se paie un maillot chez Hermès. Lorsqu’on voit le luxe de cette ville qui n’a rien à envier à Miami, il est difficile d’imaginer que nous sommes dans le même pays que les San Blas.
Le 24 LJ lève les voiles et rejoint sur une mer d’huile avec 15 Nds. de vent de travers les iles Las Perlas. Nous regrettons de devoir dire au revoir à Luc et Martine (et Didier qui nous a rejoints pour ce passage du Canal) avec qui nous avons navigué pendant plus de 2 mois dans une harmonie rare. Nous voyons des raies, des dauphins et Alberto pêche un super poisson orange vif dont les filets divinement préparés par lui ressemblent à de la lotte.
Mouillage idyllique sous l’île de Contadora, soirée vidéo « Homeland », nuit tranquille, la vie est belle…