Las Perlas, passage de l’Equateur, les Galapagos

Las Perlas, passage de l’Equateur, les Galapagos
La petite semaine dans ces superbes îles Las Perlas passe trop vite, mais nous sommes contents d’avoir prévu du temps pour cette nature sauvage et peu connue, terrain de prédilection pour des séries « réalité » genre Koh-Lanta, Robinson eiland…..
Puis, route vers le Sud pour passer au plus vite la ZIC (Zone Intercontinentale de Convergence), « doldrums » en Anglais, « Pot au noir » pour les marins. C’est une zone avec peu de vent, des orages et des coups de vent subits, qui a mauvaise réputation. Nous suivons la côte Pacifique de la Colombie à distance respectable (pirates !) et passons l’Equateur le 3 mars vers 22.00h : cérémonie traditionelle avec déguisement, champagne, levage des dérives pour ne pas accrocher l’Equateur .
Nous nous arrêtons à Manta, un grand port en Ecuador où on nous refuse de nous livrer du gasoil, car le prix est tellement bas que les étrangers n’ont pas le droit d’en profiter !
Après une nuit de repos, nous filons plein Ouest, toujours dans une mer plate, super confortable, pour abattre en 4 jours les 650 miles qui nous séparent encore des Galapagos.
Dès le 1er jour, mini drame : le pilote automatique ne reçoit plus d’infos du compas et réorganisation des quarts : 3 heures à la barre le jour, 3 heures la nuit pour chacun de nous !
Fatigués, mais contents, nous arrivons le matin du 9 mars aux Galapagos dans l’île de Santa Cruz à Puerto Ayora où nous jetons l’ancre dans Academy Bay.
Et ici commence le défilé des autorités : immigration, capitainerie, service d’écologie, protection des plantes, etc. Je suis obligé de prendre un agent pour coordonner tout cela. Deux plongeurs filment nos coques sous l’eau avec des GoPro et trouvent des coquillages inconnus aux Galapagos et nous obligent à repartir en mer pour nettoyer avant de revenir, propres. Ils veulent bien nous aider pour la « modique somme » de 600 $. Je refuse en disant que mon bateau n’est plus en état de naviguer sans pilote et après quelques heures de discussions nous pouvons rester, mais coût de toutes ces « autorités » : 1400 $ avec un reçu sur un papier déchiré d’un calepin !! Ils confisquent aussi nos pommes de grenade, qui même digérées, vont polluer l’écosystème local (dixit).
Mais l’endroit est magique : nous sommes entourés de pélicans, fous aux pattes bleues, raies, otaries, requins…
La nuit nous sommes parfois réveillés par un lion de mer qui a choisi le cockpit de LJ pour y passer un bon moment et s’y sentant bien, il nous laisse un souvenir malodorant !
Pour visiter les autres îles, nous devons nous inscrire pour un cruise sur un « promène-couillons ». Mais les quelques jours passés sur l’Isabella 2 sont un émerveillement : nous pouvons approcher, aussi bien sur terre comme en mer, des animaux pour la plupart uniques au monde et tout cela dans un écrin d’îles volcaniques désertes avec une nature sauvage à couper le souffle. Je nage au milieu d’énormes tortues marines, d’iguanes, de lions de mer, d’otaries, de raies manta, de requins à pointe blanche qui se laissent presque toucher. Les oiseaux, fous à pieds bleus, cormorans, frégates, albatros ne craignent pas l’homme, même dans leurs nids avec leurs petits … c’est tellement étonnant et cela nous fait réfléchir à la façon dont nous avons traité la nature dans nos pays !
On nous sert du Darwin à toutes les sauces, mais je suis étonné d’apprendre que le Beagle n’est resté qu’à peine quelques jours de plus que le Lazy Jack. Mais notre passage ne marquera pas autant l’histoire :-), mais bien nos mémoires !
Nos petits Italiens s’achètent des planches de surf et vont s’éclater dans des vagues…de débutants.
Nous sommes heureux d’accueillir notre ami Philippe, qui arrive le 23 pour la traversée avec LJ.
Nicole quitte le 24 pour traverser en avion.
Après 3 jours, pour que Phil puisse aussi gouter de la beauté des Galapagos, nous prévoyons un départ pour les Marquises en Polynésie Française le vendredi 27 mars.
Plus de 3.000 miles sans terre, la plus grande distance sur terre pour un voilier. Le capitaine qui a pu réparer le pilote avec l’aide de Pochon, la firme qui l’a livré, et un livre de 120 pages pour tout reprogrammer est prêt et LJ aussi (nous l’espérons).
L’aventure continue après ce chapitre enchanteur.
A nous le Pacifique !