Retour sur Lazy Jack: Cartagen, San Blas

Retour sur Lazy Jack : Cartagena, San Blas
Nous quittons Santa Marta le 12 janvier 2015 pour Cartagena. Un stop à Porto Velero, près de la 3ème plus grande ville Colombienne, Baranquilla, nous évite de naviguer de nuit. Luc nous aide à réparer un boitier de latte sur la grand-voile, qu’est-ce qu’il est habile et débrouillard !
Pour l’anniversaire de Michou, le 15, je lui organise une entrée triomphale dans la baie de Cartagène. Un skyline digne d’une métropole Américaine emprisonne la vieille ville au charme inoubliable. Nous passons 4 jours à arpenter les vieux quartiers, manger dans de bons et sympathiques restaurants, les filles font un peu de shopping dans des boutiques à l’élégance surprenante. Le compagnon d’une amie aux Trits, Claude, un acteur Français vivant à Cartagène et y exploitant 2 hôtels, nous invite à un succulent déjeuner, malgré qu’il soit au Mexique en ce moment et que nous ne l’avons jamais rencontré ! Cela ne fait qu’augmenter le charme envoûtant de cette ville qui nous a tous séduits.
Une météo clémente nous fait quitter la Colombie pour rejoindre les îles de San Blas au Panama : une journée et une nuit de navigation facile.
Premier stop : Mamitupu, un des villages les plus typiques de cet archipel très peu connu du grand public.
Les San Blas sont peuplées d’Indiens Guna qui sont la race la plus petite après les Pygmées : 1,5 m en moyenne. Leur territoire s’appelle « Guna Yala » et comprend une zone côtière de 10 km de large et plus de 360 îles dont 70 sont habitées. Les autochtones ont obtenu du Panama leur indépendance de gestion en 1925, un statut unique pour une communauté aussi primitive ! Le dépaysement est total. Des rues de sable bordées de huttes de feuilles de palme avec des petites cours intérieures et des potagers. Une société matriarcale avec une grande hutte, le « congresso » où se réunissent les habitants presque tous les soirs pour décider de l’avenir de leur communauté et solutionner les problèmes du jour. Pas de police, pas de criminalité ni de jalousie ; tout le monde fait des travaux d’ordre public ; les enfants nettoient les rues après l’école ; pas de musique pop ; des habits authentiques : les fameux « molas » . Nous recevons un accueil chaleureux mais digne. Tant d’humanité dans si peu de confort, le tout prisonnier d’un paradis naturel. Nous nous plaisons à jouer les explorateurs dévoilant au reste de la terre cette société si sophistiquée dans sa simplicité!
Nous passerons 3 semaines dans cette carte postale mais au fur et à mesure que nous nous approchons du canal, les smart phones et les jeans chassent les molas et le sacré dollar tache la moralité des Gunas.
Mais la nature avec les îles de palmiers se découpant sur des lagons turquoises nous ravit à chaque nouveau mouillage. Natation, leçon de yoga avec Alice, pêche, visite des îles, kayak.
Un seul point noir : le dernier mois, 8 voiliers se sont échoués dans les San Blas : il y a en effet des récifs de corail partout que seules une étude approfondie des cartes marines et une attention sans faille de l’équipage peuvent faire éviter.
Alberto se fait attaquer par une énorme « stingray » alors qu’il vient de pêcher quelques poissons avec le fusil sous-marin : il prend la sage décision de lui céder sa prise. Une autre fois il se trouve nez à nez avec un requin de 2 m et remonte à bord comme une fusée. Moi, ces requins-là ne me font pas peur car ce sont des requins-infirmières et ils ne mordent pas mais sucent… Par contre je me suis fait attaquer par une méduse « agua mala » qui m’a occasionné un érythème généralisé et un état de pré-shock. Luc m’a rassuré en me racontant l’histoire d’un de ses clients qui dans la même situation a fait un infarctus et est décédé !
Crabes et langoustes passent dans les mains expertes de notre chef Alberto avant de caresser nos palais. La vie est belle