CUBA

CUBA
Je vous fais un résumé de notre mois passé à Cuba car il est presqu’impossible ici de se connecter au Web et lorsqu’il y a moyen vous ne pouvez pas employer votre propre PC et cela coute 8€ par heure pour une lenteur telle qu’il vous faut une demi-heure pour arriver sur vos mails !
Après une visite très agréable de Havana, nous sommes partis vers l’Ouest contourner l’île pour arriver dans le Sud à Maria Gorda où nous avons planifié un échange d’invités. Jan et Michou doivent malheureusement rentrer à Anvers et seront remplacés par Patrick, Annemie, Pascal et Micheline. Nous nous arrêtons dans plusieurs « Cayos » déserts et avons beaucoup de difficultés de navigation parce que les cartes sont incomplètes et il y a des récifs et hauts fonds mal répertoriés qui nous obligent parfois à rebrousser chemin en catastrophe lorsque l’Echo Pilot nous montre des profondeurs de 50 cm !! Mais la nature est belle et l’ambiance à bord impeccable.
Ce qui est remarquable, c’est que tout ce que l’on nous propose de visiter d’intéressant, est de la période avant la révolution. Depuis ils n’ont construit que des bâtiments style soviet dénués de classe et d’intérêt. Ils sont fiers de nous montrer ce que ces richards qu’ils ont chassés ont réalisé…
Autorités
En arrivant le soir vers 21h à la marina Hemingway de La Havane, le ballet des officiels a commencé et ne s’est terminé que vers 1h du matin ! Le médecin, la douane, l’immigration, la police, le ministère de l’agriculture, et j’en passe… Tous nous demandent un cadeau…
A Cuba, ils sont gentils, respectueux, mais chiants. A chaque arrêt, il faut refaire des formalités d’entrée et de départ comme si on entrait dans leur pays pour la première fois ! Si vous vous arrêtez dans une île où il n’y a pas de poste des coast guards, vous ne pouvez pas mettre pied à terre ! Dans la baie de Cienfuegos, des Allemands qui avaient loué un cata, ont mouillé dans un endroit qui leur plaisait et ont dû payer une amande de 2500€ ( !) et ont dû rentrer au port ne pouvant plus naviguer.
A part à la Havana, ils ne demandent que rarement un bakchich. Mais en arrivant à Maria Gorda p.ex. cela a duré plusieurs jours de palabres et l’intervention de Herman Portocarero, l’ambassadeur de l’Union Européenne, pour permettre l’échange d’équipiers. Il n’y a que 8 endroits d’où nous pouvons quitter le pays et nous devons faire les formalités juste avant de partir : donc si je veux lever l’ancre à 7h du matin, je dois aller faire les formalités à 6h et partir tout de suite après ! Le dernier départ de Cienfuegos, cela a duré 4 heures et ils sont venus à bord avec 6 types et 2 chiens !
Argent et Economie
Encore des complications ! Il y a la monnaie Nationale, le Peso, et la Monnaie Convertible, le CUC (= 24 Pesos). Dans les musées p.ex. le touriste paye donc 24 fois plus que le Cubain : soyez le bienvenu !
Il n’y a que peu de choix pour les aliments, peu de légumes et de fruits, du poisson, de la viande de porc, du poulet. Trouver du fromage est très difficile.
Leur économie a tenu quelques années après avoir dépossédés Américains et riches Cubains de leurs biens, grâce à la générosité des Russes. Mais dès le début des années 90, les Russes ont abandonné Fidel, et le ciment qui tenait l’édifice disparu, tout s’est écroulé. Ils ont oublié qu’après avoir volé les propriétés agricoles, il fallait quand-même continuer à travailler dans les champs. Et comme disait Mme Thatcher : "Le socialisme ne dure que jusqu'à ce que se termine l'argent des autres"
L’embargo Américain n’est pas prêt à être levé parce que les droits de l’homme sont toujours bafoués par Raul, le frère de Fidel, qui pourtant lâche un peu les rennes quant à l’entreprise privée.
Navigation
Il y a énormément de difficultés, des passages délicats dans les récifs, des cartes imprécises. En plus de cela nous avons de nouveaux ennuis avec l’enrouleur du génois qui se bloque et le réseau de communication de l’électronique qui tombe en panne avec comme conséquence super fâcheuse le fait que le pilote auto ne fonctionne plus. Heureusement nous avons des voileux à bord et nous nous relayons à la barre. Mais en résumé, lorsqu’on additionne problèmes administratifs et navigation difficile, ce n’est pas le pays idéal à visiter en bateau.
Furuno nous envoie gracieusement un nouveau GPS (sur lequel les Cubains nous prennent 300€ de taxes !) mais cela ne solutionne malheureusement pas nos problèmes de pilote en nous retardant d’une semaine sur notre programme.
Nicole attrape un lumbago aigu qui la bloque au lit et après quelques piqures d’anti-inflammatoires pour éléphant commence à aller mieux lorsqu’elle reçoit un texto sinistre que sa maman qui allait avoir 90 ans en juin prochain, est subitement décédée. Nous décidons de la rapatrier pour seconder sa sœur dans ces moments si difficiles. Elle nous rejoindra à Tortola dans les Iles Vierges Britaniques.