Transat décembre 2011

Après avoir fait les derniers préparatifs au cata et cherché l’ultime avitaillement qui nous semblait indispensable le samedi 3/12, nous faisons la grasse matinée le dimanche 4/12, mais sommes réveillés par les acclamations et claxons des bateaux qui lèvent l’ancre pour le grand départ. Ambiance de fête, effervescence sur le ponton, excitation des équipages…
Nous restons très calme parce que nous sommes dans le dernier groupe à partir, départ prévu pour 14 h. Quelle surprise, lorsque nous revenons de notre dernier lunch au resto avant longtemps, de retrouver le ponton RIDS complètement vide à l’exception de Being Happy, le gros Amel 64, qui a abandonné le rallye pour des raisons personnelles. Tous nos petits copains de notre groupe sont parti, certains même 30 h avant l’heure prévue. Le CO n’aura pas été content. Comme consolation nous avons eu le plaisir de partager l’ enthousiasme de tous ces bateaux au départ de cette grande aventure.
Donc quittant le dernier, Catalina devra se concentrer sur la météo et prendre le cap le plus efficace possible. Un brainstorm avec mes coéquipiers fait trembler les autres concurrents penchés sur leur table à carte !
Et voilà que Catalina remonte les autres voiliers un à un de par sa vitesse mais aussi par un choix judicieux d’une route plus à l’ouest que les autres pour rechercher des vents favorables.
Nous passons « le pot au noir » ou plus scientifiquement, la ZIC (Zone Intertropicale de Convergence) sans avoir à recourir aux moteurs et passons en fête le samedi soir l’Equateur surtout que c’est l’anniversaire de Timothy qui a 27 ans ! Nous ne cédons pas à la tradition de relever nos dérives pour ne pas accrocher l’Equateur, mais il ne se passe rien ! Le Capitaine se déguise en Jack Catalina Sparrow, le pirate de l’Atlantique Sud !
Le mal de mer qui a embêté Stéphanie et le Capitaine au début est vite oublié. Chacun déploie ses talents culinaires pour surprendre les autres et cette petite équipe est très vite soudée comme si notre métier était d’arpenter les océans. Grace à notre super dessalinisateur capable de produire 400 litres d’eau potable par heure, nous prenons des douches tous les jours. Une super machine à faire de l’eau gazeuse (Soda Stream) nous évite d’avoir un stock de bouteilles en PET (et leurs poubelles).
La météo est clémente, 2 jours au près ne font pas peur à notre Catana, le nouveau spi de North Sails est souvent porté avec facilité.
Un soir nous avons un sérieux problème : le spi s’enroule autours de l’étai avant alors qu’il fait noir et que nous fonçons à 10 Nœuds vent AR. Il nous faudra 4 h et la montée au mat de Thibaut, Timothy et le Capitaine lui-même pour arriver à bout du tas de nœuds dans les 150 m² de toile.
Les moyennes quotidiennes flirtent avec les 200 Nm, ce qui est très correct. Nous attendons tous les jours avec impatience les positions des autres concurrents et sommes, après une semaine, passés de dernière en 2nde position !
A l’aube du jeudi 15 décembre, nous apercevons Salvador et l’entrée de la baie de Tous les Saints.
Pendant que nous faisons des photos de notre arrivée sous spi, un grain violent nous surprend et nous n’avons que juste le temps de rentrer le spi pour arriver à Salvador sous la pluie flanqué des 2 côtés par les gardes côte qui nous souhaitent la bien venue.
Nicolas nous attends avec une doudou, des friandises et l’inévitable caïpirinha : nos sourires larges, nos poignées de main résument une transat parfaite : 2100 Nm en 10 jours et demi ; pas un problème technique, une ambiance parfaite à bord, une moyenne de 9 Nds. sur cette distance sans mettre les moteurs !
Et nous voilà comme au départ sur un ponton vide, prêt à applaudir les autres bateaux qui arriveront entre demain matin …. et la semaine prochaine, du « déjà vu ».
Vive Catalina, vive les catamarans, vive son Capitaine et ses coéquipiers Timothy, Thibaut et Stéphanie.